Endométriose… Une maladie chronique peu connue qui touche pourtant 176 millions de femmes dans le monde. Sa particularité ? Elle touche les parties génitales et son diagnostic nécessite une intervention chirurgicale. Une solution ? EndoDiag fondée par Cécile Real, finaliste de Cartier Women’s Initiative Awards.
Après mon premier article “Encourager l’esprit d’entreprise des femmes avec Cartier Women’s Initiative Awards” et l’interview de Michèle Boisdron-Celle, je vous propose de découvrir la deuxième finaliste de ce concours entrepreneuriat : Cécile Real, fondatrice de Endodiag.
Le parcours de Cécile Real
Ingénieur de formation, Cécile n’en est pas à sa première entreprise créée. Au début de sa carrière, elle a travaillé pour Cogema (devenue Areva NC aujourd’hui) qui a décidé en 1999 d’arrêter l’activité dans laquelle Cécile travaillait. Cependant, elle ne souhaitait pas abandonner de cette manière. C’est alors qu’elle s’est entourée de partenaires financiers pour racheter la branche de l’activité qui la concernait. Elle devient alors dirigeante de cette société en 1999 (elle n’a alors que 26 ans à ce moment). Elle va développer son activité grâce à une première levée de fonds en 2001, avec une construction d’une usine en 2004 pour finalement revendre l’entreprise à un groupe californien en 2005. Cette expérience avec les américains fut d’ailleurs enrichissante bien que pas très confortable…
En 2007, Cécile Real devient consultante pour des startups dans le domaine médicale.
Mais elle s’ennuie… elle a besoin d’action !
C’est ainsi qu’elle découvre une maladie dont souffre une grand partie des femmes : l’endométriose. Cette maladie ne fait pas seulement souffrir, mais elle peut provoquer une infertilité (30 à 40% des femmes touchées développent une infertilité suite à cette maladie). Pourquoi une telle maladie n’est pas plus connue et peu soignée ?
Car il s’agit de l’appareil génitale de la femme (sujet qui peut être tabou) et qui nécessite une opération chirurgicale lourde avec anesthésie générale pour effectuer le diagnostic. Il fallait faire quelque chose pour améliorer la situation !
C’est alors qu’elle se lance dans le projet Endodiag (entourée d’experts).
Voici la vidéo de son interview en anglais pour le Cartier Women’s Initiative Awards
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Qu’est ce que Endodiag ?
Cécile n’a pas fondé seule Edodiag. Elle est entourée de trois co-fondateurs qui participent à l’aventure entrepreneuriale à temps partiel pour certains. (un médecin chirurgien, un biologiste scientifique et un marketeur).
Ils ont pu relever 3 constats :
Premier constat : il n’existe pas de méthode chez les médecins. Il faut donc améliorer les process avec une standardisation pour diagnostiquer et traiter cette maladie
Deuxième constat : les diagnostics ne sont pas efficaces
Troisième constat : les récidives de la maladie (même une fois traitée, il existe un risque de récidive)
La première étape de son projet consiste alors à créer un diagnostic efficace et un process de traitement pour la France, l’Allemagne et les Etats-Unis.
La deuxième étape sera de faire du dépistage par prise de sang (il s’agit d’une phase de recherche et de validation pas encore déployée aujourd’hui). Ce diagnostic sera beaucoup moins lourd que la solution chirurgicale actuelle (gros impact économique et social ici). De plus, le suivi se fera sans opération pour éviter les récidives.
Leur entreprise est incubée au pôle d’Evry avec une première levée de fonds depuis 2011. Ils ont été lauréat Oséo avec 200 000 euros de subventions et une autre levée de fonds de 750 000 euros pour la commercialisation et la recherche.
Autant dire que j’ai été très impressionné par son parcours ! Très inspirant.