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Interview de Jean-Christophe Capelli, entrepreneur et fondateur de FriendsClear

Bonjour à tous,

Comme vous l’avez remarqué avec cet article ou celui-ci, j’aime beaucoup le concept du site de FriendsClear. J’ai aujourd’hui la joie de vous proposer l’interview du fondateur de cette superbe entreprise 😀 : Jean-Christophe Capelli.

PS : Saviez-vous que FriendsClear sont passés sur de nombreux media français dont France 2 et BFM TV ? 😉

Bonne lecture à tous.

Pourquoi entreprendre : Pourriez-vous vous présenter ainsi que  le concept FriendsClear et comment il a vu le jour ?

Jean-Christophe Capelli : FriendsClear est le premier site de finance participative dédié au financement des petits entrepreneurs français. Il s’agit d’un site de rencontre et d’accompagnement des entrepreneurs en recherche de fonds et des internautes prêts à leur prêter de l’argent.

La puissance d’internet et des réseaux sociaux au plan des échanges d’information nous a conduit à imaginer que la prochaine étape serait la mise en commun de moyens et de ressources financières. Nous avons observé dès les années 2005 qu’un nouveau modèle de finance, sans intermédiaire, de personne à personne, émergeait, d’abord en Angleterre puis aux Etats-Unis, et qu’il y rencontrait un réel succès, au plan économique mais également en terme de notoriété.
En parallèle, les banques traditionnelles ne continuaient à utiliser l’internet que comme un outil de distribution de plus, sans en explorer les potentialités en matière d’innovation de services, de produits et d’usages. Nous avons alors commencé à travailler sur les moyens de mettre directement en relation via internet ceux qui ont des besoins de financement avec des internautes qui leur prêtent de l’argent.  Si nous nous doutions du potentiel de ce modèle, nous étions encore loin d’imaginer qu’il connaitrait un tel développement en si peu de temps.

Les principaux acteurs du “P2P lending” ou prêt participatif  dans le monde sont :
le site Funding Circle en UK (prêts de particuliers auprès des petites entreprises britanniques) > http://www.fundingcircle.com/
Le site Zopa en UK, (prêts de particuliers à d’autres particuliers quelque soit l’objectif de la collecte)
le site Prosper USA (idem)
Le site Lending Club USA (idem)
Le site Smava Allemagne (idem)

Voici ce qu’ils communiquent en terme d’encours : le pionnier anglais, ZOPA totalise un encours de 70 Mio £ pour l’année 2010 et son alter-ego américain, Prosper, a totalisé 213 Mio USD d’encours depuis son démarrage en 2006 (sources : cabinet Gartner et les infos trouvées sur leurs sites).

En France, nous n’avons pas de concurrents directs actuellement.

Quelle est la différence entre le microcrédit et le crédit classique proposé par le système bancaire conventionnel ?

Le microcrédit s’adresse principalement à des personnes en phase de réinsertion et qui souhaitent développer leur activité professionnelle. Il porte sur de petits montants.

Le crédit classique dans le cadre cde projets professionnels s’adresse à tout un chacun qui peut apporter à sa banque une garantie, un recul sur son bilan, des apports complémentaires éventuellement. Il porte généralement sur des montants importants.
A noter que le fait qu’une banque refuse un crédit à un professionnel ne préjuge en rien du manque de qualité de ce projet. Les comité de crédit des banques évaluent les projets de façon assez systématique, ne sont pas toujours au fait de nouvelles formes d’activité, ont besoin de s’entourer de garanties, cherchent plutôt à ouvrir de gros dossiers de crédit plutôt que de petits encours de quelques milliers d’euros. Ce sont des logiques d’exploitation différentes.

Il convient de souligner, puisque vous évoquez le mot de microcrédit, que notre site, FriendsClear, ne s’inscrit pas à proprement parler dans ce secteur d’activité, mais bien dans la “finance participative” : les entrepreneurs présentés, en recherche de fonds, ne sont pas des personnes en réinsertion. Lorsque ce type de dossiers nous parvient, nous l’orientions vers l’Adie avec laquelle nous entretenons des contacts réguliers.

Qu’apporte de plus ce concept de microcrédit par rapport à d’autres systèmes microcrédit existants tels que l’ADIE par exemple ?

Répondu en partie ci-dessus.

En outre : sur notre site, le financement est direct (même s’il est géré, au plan documentaire et financier, par notre partenaire technique, le Crédit Agricole).

Les entrepreneurs en recherche de financement nous soumettent directement leur projet.
Les seules sélections qui s’opèrent sont : la vérification de l’identité du porteur de projet et de son parcours bancaire par notre partenaire technique, le Crédit Agricole ; la vérification par notre équipe que l’ensemble des informations demandées (présentation du projet, parcours personnel, plan d’affaires, perspectives, autres apports éventuels) a bien été remis par le porteur de projet.

Dès que le dossier est validé, il est immédiatement mis en ligne à l’attention de la communauté de prêteurs.

Les prêteurs prêtent directement sur un projet : ils choisissent d’attribuer un montant (à partir de 100 Euros) sur telle ou telle personne. Une fois que le financement total demandé est obtenu, le prêt est mis en place.

Dans le cas de l’Adie, les particuliers prêteurs refinancent cet organisme en fait, c’est très différent.

Si j’ai bien compris, FriendsClear est un vrai moteur pour stimuler l’entrepreneuriat…

En tout cas, il participe à la dynamisation du financement des petites structures et à la mise en lumière de ces entrepreneurs, ainsi que leur difficultés à trouver des fonds. Bien souvent, on observe que les principales difficultés des petites structures ne sont pas de trouver des clients ou des fournisseurs, mais de disposer d’un fond de roulement régulier ou de montants leur permettant d’investir et de sauter le pas. En France, elles sont rarement écoutées et suivies par les banques. Parfois il s’agit de 5 000 ou 6 000 Euros… (Jérôme = je vous renvoie au communiqué ci-joint)

Et pour stimuler l’investissement également…

De nombreux épargnants se manifestent avec le souhait d’investir leur épargne autrement et utilement dans l’économie concrète, du quotidien… qu’ils peuvent comprendre et en toute transparence.

Il nous a paru important de pouvoir proposer à tout un chacun de devenir “banquier” de son voisin à partir d’un petit montant, 100 Euros, car jusqu’ici, seuls les business angels, disposant de “tickets” importants avaient la possibilité de miser sur l’économie et les entreprises.

Avez-vous des exemples de succès stories pour lesquels FriendsClear a contribué ?

L’entreprise Avastrike qui avait besoin de 12 500 Euros pour investir dans une imprimante 3D et qui a réuni ce montant en 11 jours auprès de 6 internautes. Depuis, via son site, elle propose des figurines sportives personnifiées aux traits du client et a signé avec un grand club sportif.

L’entreprise Be Bio qui distribue des paniers de primeurs bio auprès des CE et des conciergeries d’entreprises en région parisienne et qui a pu acquérir son véhicule utilitaire avec un prêt de 3 700 Euros de la part de 15 internautes.

L’entreprise CJ Paysagiste qui a recueilli 8 500 Euros pour s’outiller, grâce aux prêts de 20 internautes.

En tout, près d’une quinzaine de projets bouclés depuis notre lancement courant 2010…

Comment faire pour attirer le plus d’investisseurs possibles  lorsque l’on a un dossier entrepreneur sur FriendsClear ?

Avec le recul, nous observons que les projets les plus simples à comprendre sont les plus plébiscités. Nous pensions, au départ, que les projets très high-tech, à forte connotation internet, seraient les plus propices. En fait, le premier projet financé a été celui d’un chauffeur routier. Ou encore une jeune femme qui tient un salon de beauté. Ou un paysagiste en Auvergne !

Nous conseillons aux entrepreneurs de soigner leur présentation et de mettre des vidéos en ligne, des nouvelles sur leur mini forum au sein de leur fiche projet, répondre bien entendu aux questions des internautes…

Le tout c’est d’être clair, enthousiaste, sincère afin de passer la niaque aux personnes qui visitent le site.

Avez-vous des conseils à donner aux jeunes entrepreneurs ou créateurs qui aimeraient se lancer ?

Prendre le temps de bien valider sa “bonne idée” auprès du marché potentiel, mais aussi de son entourage, ainsi que sa motivation personnelle. Car le parcours est long et souvent solitaire et il demande courage et objectivité.

Se lancer quand on est vraiment prêt au plan de son financement (comment va-t-on tenir et jusqu’à quand, se fixer des échéances), de ses perspectives, de ses outils de travail (un bon site internet opérationnel et esthétique, par exemple, si on est dans le e-commerce), de ses contacts clients, de ses fournisseurs.

Afin de gagner du temps et d’éviter d’épuiser son énergie et ses fonds propres en vain.

Et profitez de conseils et de bons plans entrepreneuriat et business

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Par Jérôme HOARAU

Jérôme Hoarau est conférencier en soft skills (Jerome-Hoarau.com) et est co-organisateur du championnat de France officiel de Lecture Rapide et de Mind Mapping. Il a obtenu plusieurs titres de sport du cerveau tels que :
- Champion du monde de Mind Mapping 2018
- Champion du Royaume-Uni de Mind Mapping 2019
- Vice-champion du Royaume-Uni en Lecture Rapide 2019
Il est le co-auteur des livres "Les Gentils aussi méritent de réussir" (Alisio) et de "Soft Skills (Dunod). Il a également co-fondé le site PassiondApprendre.com.

4 réponses sur « Interview de Jean-Christophe Capelli, entrepreneur et fondateur de FriendsClear »

Article intéressant.
Il permet de bien comprendre les bases du micro-crédit et le lien avec l’entrepreneuriat.
Le concept FriendsClear permet de sensibiliser fortement au concept de “Finance particiative”, auquel je ne croyais pas forcément en commançant à lire cet article !

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