Après plusieurs articles et interviews sur l’entrepreneuriat au féminin, voici un nouveau témoignage d’une future femme entrepreneure : Xiaoning Dorra qui va créer son wine club en Chine. J’espère que vous prendrez plaisir à lire son témoignage et que vous posterez plein de commentaires ;-). Un grand merci à Xiaoning pour son retour d’expérience. Voici son site (en chinois) 😉
Pourquoi entreprendre : Vous souhaitez créer votre entreprise prochainement. Pourriez-vous nous présenter votre projet ?
Xiaoning Dorra : Suite à la création de ma société à Hong-Kong en juin dernier, je voudrais lancer un wine club en chine pour pouvoir faire des ventes groupées en directe avec des consommateurs. nous allons organiser des dégustations très régulièrement sur de différents thèmes : régions viticoles françaises, accords met et vins, cépages, vinifications, différents types de vins, etc. Ce genre de dégustations informatives sont très appréciées en chine et cela nous permet d’avoir une relation de confiance avec nos membres.
Nous somme trois partenaires dans ce projet, dont deux sommelières diplômées de la Mention complémentaire en Sommellerie (neuf diplômes chinois en tout) et une œnologue qui travaille actuellement dans un des châteaux premiers crus classés de Bordeaux. Nous somme localisées dans trois villes différentes: Paris, Bordeaux et Shenzhen.
Je suis aussi journaliste free-lance pour plusieurs revues spécialisées en vin/cuisine/produits de luxe. Je tiens un blog depuis juin dernier dont l’adresse est régulièrement citée dans les revues pour qui j’écris. Pour moi c’est le premier vecteur de construction de la communauté de passionnés qui feront parti de notre club.
Pourquoi entreprendre : Que pensez-vous du marché du vin en Chine ?
Xiaoning Dorra : Le marché du vin en chine est très complexe, autant d’opportunités que de risques voir pièges. C’est un marché fascinant en terme de chiffres et le pouvoir d’achat des riches chinois a fait explosé les prix des grands crus : les prix des primeurs 2009 de Bordeaux ont doublé par rapport à 2005 qui est déjà un millésime très cher.
Cependant les risques existent aussi : un mauvais client qui ne paie pas (surtout dans un grand pays où les impayés sont difficilement récupérables par voie juridique); exigence des clients pour de très très bas prix (recherche de très fort profits à très cout terme); des copies parfaites de grands crus avec un vin médiocre (si c’est du vin) à l’intérieur; une grande incertitude sur les règles douanières; les conditions de conservation sur place et le peu de scrupule des compagnies de logistiques (qui transportent des bouteilles sous un soleil de 40 degré pendant 24 heures); les spécificités en terme de goût sur chaque marché local (les cantonnais n’apprécient pas le même style de rouge que les pékinois), et j’en passe;)
Pourquoi entreprendre : Avez-vous trouvé des financements afin de pouvoir vous lancer ?
Xiaoning Dorra : Pas pour l’instant. Nous avions prévu un budget financé par nos économies et nous comptons rentrer dans nos frais sous deux ans.
Pourquoi entreprendre : Rencontrez-vous des difficultés dans votre aventure de l’entrepreneuriat ?
Xiaoning Dorra : Ça fait partie de l’aventure ! Le plus compliqué c’est le fait que les trois partenaires sont dans trois villes différentes sur deux pays. L’activité n’étant pas uniquement web, nous devons prévoir des déplacements entre les deux pays pour toujours être présentes sur les deux fronts: en France en contact avec les producteurs et les interprofessionnelles des régions viticoles, en Chine pour animer des dégustation et prospecter pour de nouveaux partenaires.
Pourquoi entreprendre : Pensez-vous que la Chine reste « le » pays d’avenir dans lequel il faut investir ?
Xiaoning Dorra : Je peux que répondre en matière de vin et je constate que c’est un fait. Les grandes maisons comme Lafite Rothschild et Mouton Rothschild Investment sont non seulement dans le marketing mais aussi dans des projets viticoles en Chine. Devant le success de Lafite Rothschild, on constate que d’autres grands châteaux effectuent des investissements similaires. Il ne faut pas oublier que des investissements ont déjà été faits dans d’autre pays nouveaux mondes: les États Unis, l’Argentine, le Chili,etc.
Pourquoi entreprendre : Comment procéder pour fonder sa société dans ce pays ?
Xiaoning Dorra : Étant donné le cadre économique et juridique pas toujours clairs et en constante évolution, j’ai décidé de créer ma société à Hong-Kong qui bénéficie d’un statut spécial en Chine.
Pourquoi entreprendre : Quels conseils pourriez-vous donner aux femmes souhaitant se lancer également ?
Xiaoning Dorra : En Chine, une des seules choses laissées par le communisme est que tout le monde se met au travail et est à peu près traité à la même enseigne.
Cette tradition fait qu’aujourd’hui statiquement il y a autant de femmes que d’hommes entrepreneurs en Chine (la différences de parité se fait uniquement sur les postes de hauts fonctionnaires).
Concernant l’aspect maternel qui pourrait décourager l’entrepreneuriat, il faut noter que les valeurs de famille encore très fortes permettent souvent aux deux parents de travailler (beaucoup) comptant sur le relais des grands parents. Par ailleurs, les différences des revenus entre les classe sociales font que les ‘working moms’ peuvent facilement se faire aider par des aides à domicile.
7 réponses sur « Interview de Xiaoning Dorra : future entrepreneure dans le domaine du vin en Chine »
Salut Jérôme, c’est nouveau ton thème WP ou c’est moi qui ait perdu la mémoire ?
Salut 🙂
C’est Adrien qui m’a aidé pour le modifier il y a environs deux mois.
Il personnalise des thèmes vraiment intéressants.
Merci beaucoup au passage à Xiaoning pour son interview 🙂
En Chine ils boivent le vin avec du Sprite (sic), si c’est pas un crime de leur vendre du Lafite Rotschild 😉
Blague à part les produits de luxe cartonnent en Chine, et les Chinois adorent les produits français dont le vin. Il y a un marché gigantesque.
Par contre il faut s’adapter aux gout locaux, il me semble qu’ils aiment quand c’est assez sucré, les vins ayant du succès ne seront peut être pas les mêmes qu’en France.
C’est vrai que l’ouverture de ce marché constitue un potentiel commercial énorme. Surtout avec la classe moyenne montante, désirant acheter des produits occidentaux comme le vin.
Après comme tu le dis, ce n’est pas tout de venir dans ce pays, il faut l’étudier et s’adapter à la culture et au peuple, et pas l’inverse comme bien souvent (ce qui est d’ailleurs souvent source d’échec)
Moi j’aurais aimé savoir quelles sont les conditions pour créer une société à Hong Kong…Quelle nationalité faut-il avoir ? quelle montant du compte en banque ?
Xiaoning est une amie depuis de nombreuses années maintenant, c’est une femme très intelligente et bosseuse, je lui souhaite un grand succès dans ce projet dans lequel je crois très fort 😉