Cet article a été rédigé par la préparatrice mentale Francine Ridoynauth dans le cadre de Soft Skills Magazine.
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Qu’est ce que la préparation mentale ?
Dans ce métier, la performance est le cœur du métier.
La préparation mentale accompagne la préparation physique, technique et tactique, ce qui signifie que le mental s’entraîne également.
Elle concerne tout d’abord le sportif de haut niveau, désireux de trouver un état de flow qui correspond à sa zone de performance optimale. Cela nécessite de développer une grande capacité de concentration qui s’acquière en ayant une meilleure conscience de soi et en développant des capacités mentales.
Il s’agit, en somme, de travailler sur les mécanismes d’activation ou de relaxation et de gestion des émotions, de sorte à éliminer les pensées et émotions négatives, ainsi que les croyances qui sèment la peur et le doute dans l’esprit du sportif, et l’amène à se focaliser sur des objectifs générateurs de stress.
Au cours du processus de coaching systémique, qui est une dynamique de développement personnel et de co-construction de protocoles travaillés à l’entraînement, puis mis en application lors de compétitions, le sportif apprend :
-à développer son estime de lui-même, indispensable à la confiance en soi et aux autres
-à s’engager et trouver la bonne motivation à pratiquer son sport afin de ressentir du plaisir inhérente à la performance
-à se fixer des objectifs à court, moyen et long terme
-à développer une intelligence émotionnelle favorisant le lâcher prise à réguler son niveau d’énergie
-à être focus et à communiquer toutes ces habiletés mentales s’influencent les unes par rapport aux autres.
La préparation mentale n’est pas de la thérapie !
Il est important de préciser qu’il ne s’agit pas d’une démarche thérapeutique, et que le but est l’autonomie du sportif, afin qu’il devienne son propre coach. Pour développer les capacités mentales du sportif de tout niveau, mais aussi de l’entraîneur, de l’artiste, de l’étudiant, du politicien et du dirigeant d’entreprise ainsi que ses collaborateurs, je m’appuie sur différentes méthodes issues du développement personnel et de la psychologie du sport :
-la PNL (programmation neuro- linguistique) : agit sur le cognitif (mental, processus de pensée) et le comportement. L’idée est que chaque personne possède en elles les ressources nécessaires à son développement. C’est une méthode positive, car elle se focalise sur l’action, et programme le sportif à être conditionné pour réussir à évacuer ses comportements d’échec.
Elle aide également pour amélioration sa communication
Elle très utile aussi pour améliorer la communication entre l’entraîneur et le sportif, en communiquant en fonction du canal préféré. méthodes cognitives comme la visualisation et l’imagerie mentale : le sportif visualise un mouvement, et prend ensuite conscience de ses sensations. Cela permet de développer la concentration, l’apprentissage d’une technique, la maitrise des émotions pendant une compétition, mais occulte l’histoire personnelle du sportif.
– méthodes comportementales qui visent à modifier le comportement négatif grâce au switch et en mettant en place des routines pour se concentrer dessus
–méthodes psycho- corporelles comme la mindfulness, la sophrologie et l’hypnose, qui permettent de mieux gérer le stress.
Ces techniques permettent de connaitre son corps, de déceler et d’évacuer les moindres tensions. Préparation psychologique pour privilégier l’équilibre affectif du sportif. Il se libère d’un poids ou de soucis qui peuvent entacher son investissement sportif. Le simple fait de verbaliser, mettre des mots sur des choses, permet de dénouer des conflits et aussi de comprendre ses craintes.
C’est l’occasion aussi d’évoquer son histoire au sein de sa cellule familiale, privée et éducative.
Comment pratiquer la préparation mentale si l’on n’est pas sportif de haut niveau ?
Toutes ces stratégies mentales peuvent être transférées au monde des affaires pour accroitre les performances. Je compare toujours le dirigeant d’entreprise à un sportif de haut niveau, car pour viser l’excellence de la performance, il est primordiale de travailler sur la motivation, la concentration, la clarté des objectifs, la résilience et la capacité à gérer son stress et son anxiété.
Tout comme le sportif :
-il se fixe des objectifs SMART en veillant à ne pas brûler les étapes. Il utilise l’imagerie mentale et la visualisation mentale, dans la mesure où les processus de la mémoire de travail peuvent mieux résoudre les problèmes et générer des idées.
-Il utilise l’auto observation pour développer sa résilience, car il est nécessaire de mettre son processus de pensée en pause pour augmenter sa capacité d’attention et réduire les sentiments d’anxiété. Pour ce faire, il est important aussi que le dirigeant apprenne à sortir de sa zone de confort, car la recherche à outrance de la facilité est un obstacle majeur à la performance et à l’expression du leadership.
Il reste optimiste, positif tout en reconnaissant ses erreurs ou ses échecs, et en en tirant des leçons.
La recherche de réponses rétablit son désir de croissance et celle de son équipe, ce qui améliore la productivité.
Le désir de performance peut conduire le dirigeant ou le manager en particulier, au multitasking, c’est à dire, faire plusieurs choses en même temps, alors que notre cerveau n’est pas fait pour traiter plusieurs activités simultanément.
Cela aggrave son niveau d’efficacité, car il est incapable de distinguer les informations importantes de celles qui sont non pertinentes.
Les conséquences de ce multitasking sont considérables, et la technique de l’IRM montre que la densité du cortex cingulaire antérieur est inférieure à la normale. Il s’agit de la région responsable de l’empathie et du contrôle cognitif et émotionnel.
L’effort cognitif important provoque une hausse de la production de cortisol qui régule le stress, ce qui peut conduire à des attitudes agressives. Il y a également production d’adrénaline, l’hormone qui nous maintient en alerte.
Faire plusieurs choses simultanément augmenterait dans le même temps le taux de dopamine, ce qui provoque momentanément de la satisfaction, et ce qui conduit à produire une dose supplémentaire grâce à une nouvelle série de tâches exécutées, dans un enchainement rapide et en alternance.
Cela peut mener à la fatigue et l’épuisement au bout de quelques heures, sachant que des corrélations existent avec la tendance à l’anxiété et la dépression. Cela est lié à une déplétion plus rapide du glucose oxygéné, qui est la substance permettant la concentration.
La préparation mentale a donc toute sa place dans d’autres domaines que le sport, comme le milieu de l’entreprise où les enjeux sont très forts.
Lorsque l’on est à son compte et que l’on est passionné(e) par notre métier, on ne compte pas ses heures, tant on est absorbé(e) par ce que l’on fait. On peut vite tomber dans le workaholisme…
Tout comme le sportif de haut niveau, je m’accorde des moments de pause où je fais du sport, de la musique, je chante, je profite de ma famille…
C’est primordial pour conserver l’équilibre hormonal qui me permet de rester motiver, de continuer à prendre du plaisir et d’être efficiente. Je fais en sorte d’être connectée à l’instant présent en utilisant la mindfulness afin de lâcher prise et ne pas être submergée de peurs et de doutes.
Le conseil le plus puissant que je puisse donner à une personne qui s’intéresse à la préparation mentale, est d’être à l’écoute de ses émotions et sensations en utilisant la méditation de pleine conscience.
Le multitasking, aggrave son niveau d’efficacité, car il est incapable de distinguer les informations importantes de celles non pertinentes.
A propos de Francine Ridoynauth
Passionnée depuis toujours par le sport, et plus particulièrement l’athlétisme, que j’ai pratiqué pendant une vingtaine d’années, je me suis toujours intéressée au mode de fonctionnement de mon corps et de mon esprit. Pour fuir mes problèmes, je m’entraînais à corps perdu, ce qui m’a conduite au surentraînement et même à l’addiction, appelée la bigorexie. Cela a provoqué une série de blessures et inévitablement de la frustration de ne pas avoir pu exploiter mon potentiel dans son entièreté. Et pourtant, j’ai eu un niveau national…. C’est pour toutes ces raisons, que j’ai à cœur de prévenir les sportifs de tout niveau de ces facteurs de stress et d’anxiété, qui peuvent agir sur toutes les sphères de notre vie. Mon ambition est de permettre à tous d’accéder à l’excellence de la performance tout en veillant à leur bien-être physique et psychique.