Saviez-vous que le traitement contre le cancer, la chimiothérapie, pouvait tuer la personne que l’on souhaite soigner ? Un paradoxe qui peut être évité si l’on évalue la capacité de chaque patient traité à éliminer la molécule toxique (tueuse de cellules cancéreuses). C’est l’objectif de Michèle Boisdron-Celle avec son entreprise Onco Drug Personalized Medicine, finaliste Europe du Cartier Women’s Initiative Awards.
Comme je vous le précisais dans mon précédent article intitulé Encourager l’esprit d’entreprise des femmes avec Cartier Women’s Initiative Awards, j’ai eu la chance de pouvoir rencontrer et interviewer deux des trois entrepreneures finalistes du concours proposé par Cartier. Michèle Boisdron-Celle fait donc partie de ces dirigeantes dont le projet peut potentiellement avoir un impact énorme sur notre société. En l’occurrence, ODPM (Onco Drug Personalized Medicine) permettrait d’éviter les décès directement lié aux traitements par chimiothérapie des cancers.
Michèle Boisdron-Celle : son parcours
Michèle a une formation de pharmacologie et de biologie et travaille à l’Institut de cancérologie Paul Papin. Elle est ainsi au fait des avancées de la recherche dans ce domaine, mais aussi des “points à améliorer” en travaillant notamment avec le chirurgien Erick Gamelin. Elle a pu identifier la situation suivante :
Un médicament provoque un rejet par le corps. C’est cette réaction qui permet au corps de créer les anticorps ou les molécules qui permettent à ce dernier de se soigner par lui-même. Mais nous sommes tous différents et avons des métabolismes qui ne réagissent pas de la même manière. Ce n’est pas parce qu’une personne est plus légère qu’une autre qu’elle supportera moins bien une molécule. Or, le dosage des médicaments repose aujourd’hui essentiellement sur le poids du patient et non sur le type de métabolisme qu’il possède.
Etant donné que la chimiothérapie repose sur ce type de médecine (par l’administration de molécules) , ce traitement est administré comme si l’on donnait un médicament à un patient. Or, la molécule tueuse de cellules cancéreuses a des effets terribles sur le corps qui peuvent entrainer la mort, ou encore ne pas avoir l’effet escompté car le dosage serait trop faible. Il est donc important de ne pas administrer ce traitement de manière aléatoire…
Cette pharmacienne et biologiste travaille donc depuis 1994 sur ce dosage pour “plus d’efficacité et moins de toxicité“. Pour cela, il est important de faire des tests avant traitement en laboratoire et de développer un algorithme : d’où son projet ODPM (Onco Drug Personalized Medicine).
Voici une vidéo qui vous en dira un peu plus sur elle (en anglais car le concours est en anglais) :
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Qu’est ce que ODPM (Onco Drug Personalized Medicine) ?
ODPM est une entreprise créée en 2010 dont le concept repose sur deux piliers :
– les tests avant traitement
– calcul de la dose à administrer grâce à l’algorithme
Ensuite, c’est le médecin qui choisi ou non de suivre les recommandations… (le système de santé français est construit ainsi).
L’équipe fondatrice est internationale (France, Italie, Etats-Unis) et respecte la parité (3 femmes pour 2 hommes). C’est ainsi que la société est fondée sur des bases de développement international dès les origines.
Son aventure entrepreneuriale est particulièrement riche car elle :
– a intégré un incubateur en 2010 pour leur permettre de faire une première levée de fonds de 200000 euros grâce à un concours
– va réaliser une deuxième levée de fonds de 260000 euros pour 2013 (mais les associés ne préfèrent pas précipiter les choses pour ne pas perdre le contrôle de la société)
Je pense que c’est par le fort impact potentiel du projet qu’elle fait partie des finaliste de ce concours entrepreneuriat international aujourd’hui :
– un impact économique car cette solution permet de limiter les coûts (le diagnostic permet d’éviter les frais “indésirables)
– un impact sociétal car améliore le bien-être des patients et sauve des vies
Et vous, que pensez-vous de ce beau projet ?