Richard Reed, co-fondateur des Smoothies Innocent, met les jeunes entrepreneurs anglais au défi dans une émission de tv-réalité “Be Your Own Boss ” sur BBC Three !
500 jeunes entrepreneurs en herbe, tous pleins d’idées et de projets en devenir, font face à un investisseur prêt à donner un coup de pouce à trois d’entres eux. Montant de la cagnotte : 1 million £ (soit près de 1 235 962 €) qu’il se réserve le droit de diviser et subdiviser pour mieux en faire profiter aux meilleurs d’entre eux.
Dans cette quête vers un coup de pouce financier, les équipes, leurs idées et la faisabilité de leur projet sont évaluées par Richard en personne. La sélection s’opère en trois étapes :
Etape 1 : savoir faire pousser de l’argent
Chacun des 500 entrepreneurs reçoit 100 £ qu’il doit utiliser comme bon lui semble. Richard n’est pas regardant pourvu que ce soit légal et éthique. Ceci lui permet d’évaluer la capacité qu’ont les jeunes à faire grossir ce capital. Les entrepreneurs doivent filmer ce résultat qu’ils présentent à Richard Reed en personne lors de la première émission.
Cette phase de présélection a une allure de salon de jeunes inventeurs. Une multitude de stands pour une multitude de jeunes entrepreneurs attendant la venue du Messie, Monsieur Innocent. Pendant des heures, Richard se déplace d’une équipe à l’autre afin de découvrir les bonnes idées (ou pas) de nos chers concurrents.
Etape 2 : savoir utiliser des fonds
Parmi les 500 entrepreneurs en herbe, seuls 18 sont retenus. Cette fois, chaque équipe reçoit non plus 100 £ mais entre 1000 £ et 5000 £ de fonds, lesquels devront être mis à profit dans leur projet/idée dans un délai d’environ 6 semaines. Au cours de cette étape, Richard met les équipes à l’épreuve afin d’évaluer le potentiel et les compétences entrepreneuriales de chacun et ainsi décider qui seront les plus aptes à passer à l’étape finale.
Etape 3 : savoir faire des affaires
A ce niveau de la compétition, les enjeux sont sérieux, l’argent aussi. Richard a le pouvoir de faire avancer ou reculer un projet mais seuls les candidats sauront prouver leur engagement total dans leur idée, leur capacité à devenir leur propre patron (comme le précise le titre de l’émission) et faire fonctionner leur projet en aventure entrepreneuriale.
Pourquoi Richard veut investir ?
Une image à nettoyer ? Une envie de télé ? De l’argent à dépenser ? Tout simplement parce qu’un jour on a cru en lui, en son idée qu‘il veut croire en eux, en leurs projets. Aussi innocent que cela puisse paraître, pour lui, passer de rien à entrepreneur est plus facilement réalisable qu’on ne le pense.
Dans une interview donnée à la BBC le mois dernier il va même jusqu’à affirmer en provocateur « si vous avez déjà organisé un mariage ou des vacances pour un groupe d’amis, vous détenez les clés pour ouvrir une entreprise » ou encore « il s’agit simplement d’un groupe de personnes, qui s’affaire à un certain nombre de tâches en un certain nombre de temps, pour une certaine somme d’argent. »
Les conseils de Monsieur Innocent
Derrière ses airs provocateurs, Richard semble facilement partager son vécu. Dans son interview avec la BBC, il livre 6 conseils pour tout entrepreneur en herbe :
1) Avoir une bonne idée et travailler en équipe. Le plus important selon lui est d’avoir en tête une idée, de s’y impliquer entièrement et d’avoir la capacité de la mettre en œuvre.
2) Etre inventif en terme d’investissement. En tant que petit entrepreneur, récolter les fonds nécessaires est parfois difficile, par manque de visibilité, de réalité du projet ou de fiabilité auprès des banques. Selon Richard, si votre idée est bonne, que vous êtes 100 % sûr de votre projet et entièrement prêt à vous donner dans l’aventure, quelqu’un, à un moment donné, croira autant en vous qu’à votre projet. Mais aussi, il préconise un différent positionnement, à savoir « plutôt que de recevoir un demi million d’euros par une seule personne, pourquoi ne pas collecter un euro de un demi million de personnes ? ».
3) Ne pas confondre le branding, le marketing et la publicité. « La marque est votre image, votre tonalité, votre identité, ce pourquoi vous existez » précise Richard, « tandis que le marketing s’occupe de comment créer de la demande auprès des consommateurs, quel prix donner au produit, quel packaging et comment le vendre. La publicité, quant à elle, c’est en gros dépenser plein d’argent pour faire parler à fond de votre produit. » Pour Richard, la pub est à utiliser soigneusement et elle vient en dernier, une fois le produit, son emballage, son prix et la distribution de celui-ci terminés.
4) Savoir mesurer la prise de risque. « Partir de rien et arriver à créer quelque chose vous donne la possibilité de rencontrer tellement de gens intéressants et d’apprendre tellement de choses » rapporte Richard. Toutefois, il conseille d’éviter de mélanger le personnel et le professionnel en terme d’investissements financiers, au quel cas vous risquerez, de devoir subir le traumatisme de la défaite professionnelle autant que les répercussions d’un point de vue personnel.
5) Travailler dur, beaucoup d’heures et sans excuses. « J’ai lu un article disant que la création d’une entreprise impliquait essentiellement de faire cinq années de travail en une, et je pense que c’est à peu près vrai » a-t-il déclaré lors de l’interview. Ainsi, pour Richard, un marché en hausse comme en baisse peut apporter autant d’opportunités, mais si vous êtes de ceux qui blâment constamment les raisons extérieures (l’économie va mal, il fait mauvais temps, j’ai déjà un travail…) alors vous ne possédez pas l’état d’esprit de l’entrepreneur.
6) Commencer petit, commencer tôt. Il n’y a aucune limite ni même aucune route déjà tracée qu’il faut suivre pour atteindre le succès selon Richard, « quiconque peut rentrer chez lui aujourd’hui, faire de la confiture et se mettre à la vendre ». Par ailleurs, sur sa propre expérience, il avoue « je n’aurais jamais cru que quelqu’un comme moi serait capable de monter une entreprise, mais je faisais partie d’un groupe d’amis et on a décidé de se lancer. Au final c’était faisable ! Pas facile, mais définitivement faisable. »
L’émission « Be Your Own Boss » a débuté en le mois dernier sur BBC Three et apporte un vent de fraîcheur et d’espoir sur les ondes auprès des jeunes anglais en quête de réussite entrepreneuriale. Richard en pygmalion à la télé n’est autre qu’un futur client en réalité qui aime à croire en leur idée, en leur projet et en leur accomplissement, pourvu que leur engagement soit total.
C’est une première du genre. Que pensez-vous de ce concept ? Et si une telle émission venait à être adaptée sur nos chaînes françaises, qui serait le Richard Reed selon vous ?
Source : bbc.co.uk/programmes
4 réponses sur « “Be your own boss” : Richard Reed, pygmalion des jeunes entrepreneurs sur BBC Three »
tiens, je me suis posé la même question .. j’a pensé à Bernard Tapie, Pierre Kocziuzko Morizet , Michel Edouard Leclerc ?
J’aime bien le concept. Pour la VF, je verrais bien un Xavier niel ou Jean-Baptiste Descroix-Vernier 🙂
C’est vraiment très intéressant comme concept, j’aimerais en faire partie ! 🙂
Et pourquoi pas Marc Simoncini (mr Meetic) … d’ailleurs 🙂
http://www.guilhembertholet.com/blog/2013/05/22/un-discours-plein-de-bon-sens-sur-lentrepreneuriat-marc-simoncini/