Pourquoi parler de “richesse” sur pourquoi entreprendre ? Parce qu’un entrepreneur, Charles Egly, a lancé une étude à travers sa socitété sur ce sujet. J’en ai profité pour récolter son témoignage dans cette interview.
Bonne lecture à vous !
-Pouvez-vous vous présenter et votre parcours ?
J’ai 33 ans et suis diplômé d’une école de commerce (HEC – promotion diplômée en 2003)
Avant https://www.younited-credit.com/, j’ai travaillé pendant plus de 7 ans chez BNP Paribas à différents postes.
– Qu’est-ce que Younited Credit ?
Jeune entreprise innovante, elle a été fondée en octobre 2009 à Issy-les-Moulineaux (92) et lancée en octobre 2011. Elle est née d’un constat simple : en France, les taux des crédits à la consommation octroyés par les établissements financiers traditionnels sont élevés (jusque 20% dans le cas des crédits revolving) mais l’épargne collectée par ces mêmes établissements pour les financer est très faiblement rémunérée. PRÊT D’UNION a ainsi lancé le premier établissement de crédit « entre particuliers » en France, dont la plateforme internet innovante et sécurisée, permet à des Investisseurs qui ont de l’épargne (des particuliers et même des entreprises) de financer directement les crédits à la consommation de ménages français. Ainsi investisseurs et emprunteurs, en se passant des banques, réalisent une bonne opération: les investisseurs investissent dans un produit d’épargne responsable, citoyen, qui profite à l’économie réelle française et dont le taux de rendement est très supérieur au taux de l’épargne classique ; et les emprunteurs souscrivent des crédits responsables (pas de crédit revolving – uniquement du crédit amortissable) dont les taux sont parmi les plus compétitifs du marché.
L’équipe dirigeante de Younited Credit est composée de ses 4 co-fondateurs : Charles EGLY (ex-BNP Paribas), Geoffroy GUIGOU (ex-McKinsey & Poweo), Lionel BEAUDET (ex-Virgin Mobile) et Thomas BEYLOT (ex-PriceMinister.com).
– D’après votre étude, qu’est-ce qu’être riche en France ?
Pour l’étude, volontairement nous n’avons pas voulu donné une définition de richesse aux sondés afin que l’opinion donnée soit vraiment subjective et traduise un réel ressenti.
Il me semble, d’après ce qu’on peut lire dans la presse, que la « stigmatisation des riches en France » se cristallise sur les « très riches » … donc pas sur ceux qui payent l’ISF mais sur ceux typiquement qui disposeraient au moins de 5 millions d’€ en banque (ce qui est beaucoup). Dans le jargon anglo-saxon des banques privées, une personne est considérée comme « high net worth individual » (c’est-à-dire « fortunée ») si elle dispose d’un patrimoine financier (sans prendre en compte la résidence principale) supérieur à 1 million d’€. Une personne est considérée comme « very high net worth individual » (c’est-à-dire « très fortunée ») si elle dispose d’un patrimoine financier supérieur à 5 millions d’€. Une personne est considérée comme « ultra high net worth individual » (c’est-à-dire « ultra fortunée ») si elle dispose d’un patrimoine financier supérieur à 30 millions d’€
– D’où “provient” cette richesse la plupart du temps (héritage, travail, …) ?
Je n’ai pas de statistiques sur le sujet de la provenance de la richesse mais il me semble qu’en France les riches sont davantage des héritiers (rentiers ou pas) qu’aux Etats-Unis par exemple.
– Comment les riches sont-ils vus et pourquoi ?
Une large majorité de Français estime qu’être riche est « mal » (78%), voire « très mal » (21%) perçu en France. Cette perception du regard social sur les plus fortunés est partagée de façon majoritaire par toutes les catégories de la population, sans exception.
En dépit de ce jugement négatif à l’encontre des riches, 76% des Français trouvent que c’est une bonne chose de vouloir gagner de l’argent et de devenir riche. Mais ce n’est pas pour autant que les Français courent après l’argent : ils ne sont que 37% à s’être fixé comme objectif dans la vie de gagner de l’argent et de devenir riche. D’autre part, il ressort que la volonté d’enrichissement n’apparaît pas comme une valeur suffisamment mise en avant par la société française : plus des deux tiers des interviewés (69%) considèrent que « la société n’encourage pas les Français à gagner de l’argent et devenir riche ».
– Existe-il un amalgame entre entrepreneur et riche dans notre pays ? Pourquoi ?
Je ne pense pas qu’il y ait forcément d’amalgame en France entre « entrepreneur » et « très riche » car d’une part pour les Français les « très riches » qu’ils accusent sont les héritiers (rentiers ou pas) ou bien les financiers ayant eu des bonus déconnectés de la réalité (le mot trader revenant très souvent) et d’autre part en France peu d’entrepreneurs (en proportion) sont devenus « très riches » si on compare par exemple la France aux Etats-Unis.
– Qu’est-ce que la société attend des riches ?
Une part importante des Français (41%) estime que les riches ont plus de devoirs que les autres vis-à-vis de la société. Et lorsqu’il s’agit d’évoquer ces devoirs, l’ensemble des Français citent en priorité une solidarité plus forte avec les classes moins privilégiées et un investissement plus important dans le tissu économique national. En effet les interviewés insistent très fortement sur l’obligation pour les riches de payer leurs impôts en France (84%) ; et près de la moitié des répondants estiment que les riches devraient être davantage mis à contribution en payant plus d’impôts (45%).
Les Français considèrent également que les riches doivent participer à la création et au maintien de l’emploi en France (70%), financer le développement des jeunes entreprises (39%) et combattre les inégalités sociales (38%).