Le pack de compétitivité est à l’actualité aujourd’hui : comment booster l’économie française ? Dans le cadre d’impressions d’entrepreneurs par LCI, Le Figaro et HP des entrepreneurs de renom s’expriment sur le sujet.
Début novembre, j’ai eu le plaisir de participer à la présentation de l’émission impressions d’entrepreneurs pendant laquelle un débat a eu lieu entre plusieurs intervenants prestigieux (le tout animée par la journaliste présentatrice de l’émission Isabelle Gounin) sur le pacte de compétitivité :
– Jacques Olivier Martin du Figaro
– Sandra Le Grand de Canal CE
– Denis Jacquet de Parrainer La Croissance et de Yatedo
– Gérald Karsenti Directeur Général de HP France
– Olivier de Barochez du Figaro
L’émission est transmise 1 fois toutes les deux semaines sur LCI et sur le site du Figaro.
Pourquoi ce trio HP, LCI et Le Figaro ?
Selon les représentants de chaque partie, ces trois entreprises sont unies par les mêmes valeurs entrepreneuriales. De plus, les sujets et leur cible sont communes. Leur collaboration semble donc naturelle.
De quoi a-t-on parlé ?
Cette table ronde fut l’occasion de parler d’actualité et de la situation économique et entrepreneuriale de notre pays. Un débat intéressant a eu lieu sur le pacte de compétitivité (suite au rapport Gallois)
Jacques Olivier Martin commença la discussion sur le mouvement des pigeons du point de vue de la presse. Du pain béni pour eux ! Même s’ils ont dû improviser à la dernière minute, ce fut un vrai succès pour la rédaction. Ils ont réussi à faire le buzz deux fois dans la même semaine et sur le même sujet, ce qui est plutôt rare dans la presse de manière générale. D’ailleurs, ce qui fut intéressant avec ce mouvement c’est qu’il a réussi à influer sur le Pacte de compétitivité du gouvernement.
Les conférenciers ont d’ailleurs noté que d’autres mouvements ont fait suite à celui des pigeons avec les moineaux, les moutons, …
Quels sont les points positifs du pack de compétitivité ?
Selon Sandra Le Grand :
– Le financement (le “cash” est important, il faut améliorer les fonds propres de l’entreprise)
– Les charges sociales en baisse, mais uniquement sous la forme de crédit impôt recherche (très contraignant à obtenir)
– L’export, l’éducation…
“Il faut encourager le gouvernement à continuer dans ce sens”
Selon Denis Jacquet :
– Pourquoi faut-il passer par un crédit d’impôt recherche contraignant plutôt que de la déduction des charges sociales directe ?
– C’est bien pour les industries, mais qu’en est-il des du digital et des services ?
– C’est triste qu’il n’y ait que 2 paragraphe sur les PME dans ce rapport alors que ce ne sont pas les grands groupes qui créent des emplois
– Est-ce que ce sont vraiment les industries qui feront le rebond de la France de demain ?
Et pour le Made in France, pourquoi pas mais pas de manière caricaturale.
Un autre problème relevé est que la France voit ses investisseurs fuir le pays, il devient donc compliqué pour les entreprises de se financer en phase d’amorçage. Et les investisseurs étrangers restent frileux d’investir en France aujourd’hui.
Sandra Le Grand :
Un autre point important à soulever : plutôt que de faire de la sous-traitance de grands groupes à PME, pourquoi ne pas faire comme l’Allemagne avec de la “co-traitance” ?
Enfin, un point à ne pas négligé : le crédit “inter-entreprises” (les délais de paiement qui peuvent aller jusqu’à 90 jours) est supérieur à la masse de crédits bancaires en France. C’est d’ailleurs ce crédit “inter-entreprise” qui est souvent à l’origine de faillites d’entreprises car leur fond de roulement n’est pas suffisant (et donc gros problèmes de trésorerie).
D’autres points abordés :
Le coût du travail : c’est important mais ce n’est pas la clé centrale selon les intervenants, car il existe surtout un manque de flexibilité et de souplesse pour épouser les cycles de l’entreprise (saisonnalité) . Et aussi le nombre d’heures travaillées…
Les intervenants restent optimistes mais il faut qu’ils se battent tous les jours.
Un des autres problèmes relevés : le traitement des conséquences plutôt que des causes. On traite les symptômes plutôt que la maladie elle même, d’où les mauvais résultats de telles initiatives : nous alimentons un système en faillite.
A propos de la fuite des cerveaux :
“Comment retenir les cerveaux ?”
Selon Gerald Karsenti, c’est en faisant de l’instruction civique : enseigner aux jeunes (et moins jeunes) que c’est grâce à la France et grâce à l’Etat que :
– nous avons droit à une éducation de qualité sans devoir s’endetter comme c’est le cas aux Etats-Unis par exemple
– nous avons une protection sociale
– nous pouvons nous soigner etc.
Ensuite, il faut rester réaliste :
– mieux payer les chercheurs
– leur offrir un meilleur cadre de travail avec les moyens d’effectuer leur recherche
La France génère beaucoup d’idées qui pourraient mieux valorisées par de l’innovation,…
Et comment arrêter la fuite des entrepreneurs ?
– Créer un meilleur environnement pour l’entrepreneuriat et une fiscalité attractive
– Une volonté affichée d’améliorer l’environnement des entreprises
– Responsabiliser les citoyens (et moins râler)
– Redorer le statut d’entrepreneur
– S’entraider et être fier d’être français pour donner une meilleure image de nous-même à l’étranger
C’est dans ce contexte que Parrainer la croissance (dont Denis Jacquet est le président) a récemment lancé la solution “accélérateur de croissance“, une pépinière pour les entreprises en début de croissance et voulant se développer à l’international.
Et vous, quelles seraient vos propositions pour améliorer la situation entrepreneuriale en France ?