Le repreneuriat, ou reprise d’entreprise, est une forme d’entrepreneuriat encore peu connue. Néanmoins, elle conviendrait à de nombreux entrepreneurs et constitue surtout un enjeu sociétal capital pour notre pays.
Cet article est proposé par Alexandre Dubois, responsable du site commerces-en-direct.fr une plateforme de mise en relation gratuite entre acheteurs et vendeurs de fonds de commerce et entreprises.
On pourrait être tenté d’opposer la création et la reprise d’entreprise, or curieusement le cheminement entrepreneurial est très proche.
Le repreneur est souvent considéré, à tort, comme un créateur en manque d’idée, mais la reprise d’entreprise est bien l’aboutissement d’un projet qu’il faudra faire vivre. Derrière chaque reprise, comme derrière chaque création, il y l’analyse d’un projet (concept, potentialité, analyse financière, juridique, sociale..) et au final c’est l’entrepreneur qui porte ce projet qui en fera, ou non, le succès.
S’il est vrai que l’approche d’un repreneur est différente de celle d’un créateur, ses problématiques restent identiques :
– Pari face à un marché :
Un adage courant (surtout dans le secteur financier) dit : « les performances du passé ne préjugent pas des performances futures ». Ainsi, un repreneur ne peut pas se reposer sur le seul examen du chiffre d’affaire de son prédécesseur comme garantie de son activité future.
Souvenez-vous, il y quelques années, des magasins de location de video puis de DVD. Ils se sont modernisés pour s’équiper d’automates de location 24h/24h. Nombreux sont ceux qui se sont engouffré dans la reprise de ces commerces pensant ainsi avoir trouvé le bon filon. L’arrivée d’internet, du téléchargement et de la télévision en VOD a ruiné complètement ce secteur.
Le repreneur est donc à ce titre un véritable entrepreneur, car il doit avoir une vision claire de l’avenir de son activité.
– Défi face aux hommes :
Le créateur à le luxe de pouvoir s’entourer des hommes (et femmes) qu’il choisit. Mais est-il certain de leurs compétences et de leurs attachements au projet de l’entreprise.
Le repreneur a le confort d’être entouré d’une équipe qui connait le métier. Mais est-il certain de pouvoir conduire le changement sans déstructurer l’équipe ? Rien de moins sûr !
Avant tout c’est l’esprit d’entrepreneur qui permettra de fédérer les hommes derrière un projet et d’éviter les erreurs managériales.
– Combat dans la recherche de financement.
On a souvent coutume de penser que la reprise d’entreprise est réservée aux entrepreneurs les plus fortunés. Erreur ! Le créateur est-il crédible devant son banquier s’il n’a pas fait la démonstration de sa capacité a apporter une partie des fonds nécessaires ?
Le banquier osera-t-il financer la reprise d’une entreprise sur la seule surface financière du repreneur ?
Non, l’analyse et la décision du banquier se fera sur la solidité du projet, la pugnacité du porteur de projet à la défendre et sa capacité a faire partager sa vision d’avenir sur l’activité.
Créateurs et repreneurs nécessitent donc d’avoir à quelques détails près les mêmes compétences : celles d’entrepreneur !
La différenciation se trouve essentiellement dans la recherche du projet à porter.
Le créateur aura le choix de faire du « benchmark » en recherchant un concept qu’il pourrait dupliquer ou de créer « ex-nihilo » un nouveau concept.
Le repreneur est confronté au casse-tête de trouver LA bonne affaire, ou tout du moins celle qui correspond a son projet (et a ses compétences).
Depuis maintenant 4 ans, le site www.commerces-en-direct.fr permet de sélectionner parmi plus de 23 000 fonds de commerce, entreprises et locaux commerciaux, une multitude d’opportunités. Les cédants peuvent déposer gratuitement leurs annonces de vente de leurs commerces et les repreneurs peuvent les consulter et accéder directement à leurs coordonnées.
Par ailleurs, les entrepreneurs, ont l’opportunité de faire connaitre leurs projets dans une rubrique qui leur est dédiée. Ils peuvent alors être contactés par de futurs associés, ou d’autres porteurs de projets pour avancer dans leurs aventures entrepreneuriales.
Lors de la sélection des affaires à reprendre, les entrepreneurs ont le choix de se faire assister, ou non, par un professionnel de la cession et de la transmission. Ce choix qui pourrait paraitre au premier abord plus coûteux, se révèle souvent judicieux car il permet d’avoir une analyse extérieure et professionnelle de l’affaire convoitée. La valorisation de l’affaire a reprendre est alors regardée sous le seul aspect technique et financier en y expurgeant la valeur affective que le chef d’entreprise cédant aura tendance a ajouter, surtout s’il l’a créé il y 30 ans !
Enfin le montage de dossiers de reprise est souvent complexe, semé de pièges à éviter (exemple : clause de reprise du passé), et il est conseiller de se faire accompagner avant de la présenter au banquier.
La reprise est donc bien une autre manière d’entreprendre et nous ne pouvons que vous inviter à aller faire un tour sur le site www.commerces-en-direct.fr
2 réponses sur « Une autre manière d’entreprendre : la reprise d’entreprise »
En temps de crise on peut se dire qu’il devrait en plus y avoir des opportunités. Sans compter les départs en retraites qui se multiplient.
oui je te rejoins sur ce point 🙂