Voyager est selon moi le meilleur moyen d’apprendre, de grandir et de s’épanouir. Elle permet de faire des rencontres et de sortir de sa zone de confort pour toujours progresser. Thibaud Clément en est un parfait exemple : il vient de publier “Se lancer sans attendre” chez Les Editions Diateino, et nous explique comment son voyage d’un an dans le monde pour rencontrer des entrepreneurs du web a changé sa vie.
Il répond aux questions de Pourquoi-Entreprendre.fr.
Merci beaucoup Thibaud et bonne lecture à tous !
Pouvez-vous nous raconter comment vous êtes devenu auteur et entrepreneur ?
Lorsque je faisais mes études à Grenoble Ecole de Management, j’ai eu l’opportunité de partir vivre au Canada pendant toute une année et ainsi d’obtenir un MBA de l’Université d’Ottawa. Dans le cadre de programme, j’ai participé à un projet de consulting, en équipe, pour le compte de la société Shopify, une start-up proposant une solution E-Commerce sous forme de SAAS, permettant à tout un chacun de créer une boutique en ligne, sans connaissance technique et en quelques clics.
Après six mois passés à travailler sur une problématique E-Commerce, j’ai réalisé deux choses : d’un côté, le commerce électronique était au carrefour de ma formation en management et de ma passion pour le web ; d’un autre côté, je n’avais aucune expérience pour entreprendre dans ce domaine.
Je me suis donc lancé dans le Projet DODEQA, un tour du monde entrepreneurial d’un an, au cours duquel je suis allé à la rencontre d’entrepreneurs du web. Cela m’a notamment permis de collaborer avec L’Entreprise, de participer à TEDxYouth@Krungthep et de lancer mon premier site, Candyscovery, que je viens tout juste de revendre.
L’un des entrepreneurs que j’ai eu la chance d’interviewer pour L’Entreprise était Seth Godin, auteur américain de référence en matière d’entrepreneuriat. Pour les besoins de l’article, j’ai échangé avec Dominique Gibert, directrice des éditions Diateino, maison qui publie les ouvrages de Seth Godin en France. De fil en aiguille, nous avons travaillé ensemble et décidé de mener un projet ensemble : Se lancer sans attendre.
D’ailleurs, pourquoi entreprendre ?
Pour – au moins – trois bonnes raisons.
A l’échelle internationale, d’abord, parce que le monde est en plein bouleversements. La France est aujourd’hui la cinquième économie mondiale : si nous voulons qu’elle le reste, nous devons capitaliser sur nos acquis pour nous réinventer et générer de la valeur. C’est-à-dire innover pour créer ce que nous sommes les seuls à pouvoir créer. Cela passe par l’entrepreneuriat au sens large, l’esprit d’entreprise si j’ose dire.
A l’échelle nationale, ensuite, parce notre société est elle aussi en pleine mutation. Un diplôme ne garantit plus un emploi, et encore moins un emploi à vie, qui ne garantit plus à son tour une retraite. Si l’ensemble des institutions que nous connaissons – école, entreprise, état – doivent faire face à de nouvelles contraintes, nous devons nous aussi repenser notre vision du travail, du revenu et du capital. Cela passe par le développement d’une culture de l’initiative.
A l’échelle individuelle, enfin, parce qu’entreprendre peut nous rendre heureux. D’après les travaux de Martin Seligman, père de la Psychologie Positive, nous ne sommes pas heureux lorsque nous évitons le malheur, mais lorsque nous sommes stimulés émotionnellement, moralement, socialement, spirituellement ou intellectuellement. Là encore, entreprendre est une solution toute trouvée, qui nous permet de nous sentir bien et responsables, de nouer des liens, de poursuivre des objectifs et d’accomplir des choses qui nous dépassent.
Pourquoi écrire et publier cet ouvrage vous a-t-il été utile pour entreprendre ?
Avant de me lancer dans le Projet DODEQA, j’ai tenté à deux reprises d’entreprendre, sans succès. Voyager, rencontrer des entrepreneurs inspirants, lire une quarantaine d’ouvrages sur l’entrepreneuriat et lancer mon premier site m’ont permis de mieux comprendre pourquoi je n’avais pas réussi initialement et ce que je pouvais faire pour mettre toutes les chances de réussir de mon côté à l’avenir.
Chaque chapitre du livre est articulé autour des véritables obstacles et des fausses bonnes raisons qui se dressent sur notre route lorsque nous souhaitons entreprendre, et qui peuvent nous décourager. Ces fausses bonnes raisons sont ce que j’appelle des “oui, mais…” : oui, mais ce n’est pas le moment, oui, mais je ne sais pas faire ceci ou cela, oui, mais je n’ai pas d’argent pour monter ce projet, etc.
Ces “oui, mais…” sont inspirées des difficultés que j’ai rencontrées et des questions qui m’ont été le plus souvent posées au cours de deux dernières années. C’est pour cela que j’emploie presque toujours le pronom “nous” dans le livre : car je me sens concerné par les problématiques abordées et que cet ouvrage me sert aussi d’aide-mémoire. Chaque chapitre apporte une réflexion ou une idée pratique pour surmonter le “oui, mais…” en question. C’est en quelque sorte le livre que j’aurais aimé lire il y a quelques années.
J’imagine que vous avez du apprendre énormément de choses pendant cette aventure. Mais si vous ne pouviez retenir qu’un seul élément de votre voyage, lequel serait-il ?
Que nous ne pouvons jamais savoir ce qu’il peut nous arriver – de bien – lorsque nous entreprenons. Et ce, même si nous échouons.
Le Projet DODEQA m’a permis de collaborer avec L’Entreprise, ce qui m’a permis d’interviewer Seth Godin, ce qui m’a permis de rencontrer Dominique Gibert, ce qui m’a permis d’écrire et de publier Se lancer sans attendre. Même si chacune de ces étapes avait été un échec, elle m’aurait tout du moins permis d’accéder à la suivante.
Entreprendre, c’est initier une réaction en chaîne d’évènements, que nous ne pouvons pas toujours prévoir. Certains pourraient appeler cela de la sérendipité, j’aime voir cela comme un effet papillon. Certes, nous ne pouvons pas toujours obtenir les résultats que nous escomptons lorsque nous prenons une initiative, mais nous avons tant à gagner que cela en vaut toujours la peine.
Alors, dans le doute, essayons.
Avez-vous un dernier conseil à partager avec nous ?
A Bangkok, j’ai rencontré Mickaël Trocherie, un entrepreneur surdoué, qui a créé en moins de quinze ans l’une des plus importantes chaines de distributions de vins et spiritueux en Asie du Sud-Est. Son conseil ?
“Pour réussir, il ne faut pas faire comme tout le monde.”
J’aime particulièrement ce conseil, parce qu’au-delà de l’idée de penser en dehors du cadre, de se démarquer, il comporte surtout l’idée de faire. Concrétiser des choses, mettre en oeuvre des idées, passer à l’action : c’est comme cela que nous avons le plus de chances de progresser, d’apprendre et finalement de réussir. Alors, ne faisons pas comme tout le monde, mais faisons.
5 réponses sur « Thibaud Clément : Se lancer sans attendre chez Diateino »
Bien sympa cette interview ! J’avais lu qq trucs su ce bouquin mais sans creuser plus que cela.
D’ailleurs pour info pour ceux qui veulent rencontrer le monsieur en question dans la vraie vie il organise cette sessions via Leeearn >> http://www.leeaarn.com/lesson?lesson=502 (c’est bientot !).
Au passage, je jette un œil sur Amazon … eh bien non le bouquin n’est pas dispo au format Kindle … mais pourquoi ??
Merci Xavier pour cette réaction et pour le lien ! C’est vrai que c’est dommage pour le Kindle, peut-être que cela va venir ?
Merci beaucoup Xavier pour votre commentaire et pour le lien vers l’évènement.
La version Kindle est en préparation et sera disponible très bientôt.
Au plaisir d’échanger avec vous, peut-être jeudi ?
Amicalement,
Thibaud
Bonjour Thibaud,
Bonne nouvelle pour la version Kindle 😉
Non, je ne serais pas là jeudi, pas disponible malheureusement !
Bonne journée.