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Entrepreneur à 18 ans, Sébastien Chatelier arrête sa première startup Animagora pour se lancer dans un reportage de 3 ans autour du monde.
Imaginez que vous ayez rénové un beau chalet dans la campagne bretonne. 5 ans maintenant que vous passez tous vos weekends à poncer, clouter, creuser, peindre,… Des années d’efforts pour un résultat dont vous pouvez être fier aujourd’hui.
Après tant d’années de sueur et de sacrifices, vous vous récompensez avec un beau voyage. Et là c’est le coup de foudre : vous vous rendez compte que ce dont vous avez vraiment envie, ce n’est pas de vivre tranquillement dans votre nouvelle maison paisible, mais au contraire de découvrir de nouveaux pays. C’est ainsi que vous décidez de vendre votre “bébé” pour enfin réaliser votre rêve.
Ce petit scénario est souvent vécu par les entrepreneurs portés par leurs rêves : malgré leurs sacrifices et leurs investissements pour leur entreprise, ils osent tenter de nouvelles aventures plus proches de leurs désirs les plus profonds.
C’est ce qu’a fait Sébastien Chatelier, le co-fondateur d’Animagora, en arrêtant sa société pour parcourir le monde avec son nouveau projet. Voici son témoignage :
Quitter la start-up que l’on a co-fondé quatre années plus tôt, est un acte lourd de conséquences et loin d’être évident à acter. Et pourtant c’est le choix que j’ai fait, préférant l’audace de lancer un projet dans un nouveau domaine, plutôt que de faire du sur place. Je reviens sur ce blog sur la réflexion m’ayant amené à la conclusion que cette vie n’était pas mienne.
Pourquoi as-tu arrêté la société que tu avais co-fondé en 2009 ?
On peut rêver d’un entrepreneuriat rémunérateur mais manquant d’ambition, ou bien de changer le monde, casser les codes et aller de l’avant coute que coute. Bien que ces options soient aussi respectables les unes que les autres, mon affinité se portait sur la deuxième vision de la vie. La société que j’avais co-fondé en 2009 connaissait une activité intéressante et pérenne, c’est une vérité. Mais au lancement de l’entreprise notre but était clair: asseoir un business modèle explosif sur le marché français, avant de l’étendre au marché européen. Force était de constater en 2012 que ce but ne serait jamais atteint. Par un marché non prêt ou des erreurs de nôtre part, sûrement un mix des deux pour former ce difficile constat, qui me fit choisir la sortie pour mieux rebondir.
Quels enseignements retiens-tu de cette expérience ?
Des milliers d’enseignements ont été tirés de cette formidable aventure, je n’en citerais que trois:
“Stratégie, stratégie, stratégie”, que cette notion fonde le succès d’une startup, l’instinct business c’est bien, la vision d’avenir c’est bien, un marketing finement joué aussi, mais sans vision stratégique de comment aller du maintenant au point visé à 10 ans, tous ces efforts seront vains.
Stratégie aussi dans la prise de recul, la tête dans le guidon est une attitude à combattre. Le voyage hors des sentiers battus peut être une pause de réflexion, amenant à penser en dehors de la boite selon le précepte si cher à l’entrepreneur qu’était Steve Jobs. Et je vais même vous faire une confidence : quitter ma startup a été acté un soir d’Octobre, au sommet d’une colline surplombant Marrakech. Perdu dans mes pensés, par ce coucher de soleil mémorable, deux heure de réflexion avec moi-même furent suffisantes pour décider, que résolument ma vie future serait de découvrir les fabuleux entrepreneurs que des villes comme Marrakech peuvent abriter.
“Hommes et femmes de qualité, 50% de votre futur produit” que votre vision d’entrepreneur a une valeur, la partager et travailler avec les hommes/femmes qui vous entourent la décuple d’une impressionante façon. Pour illustrer ce propos, je prendrais pour exemple une célèbre citation :
“Art of success consists in knowing how to surround oneself with the best people” JFK
“L’audace doit être une raison de vivre” que ce précepte m’avais amené à co-fonder ma première véritable entreprise, à l’âge de 18 ans où une partie de ceux qui m’entouraient s’avouaient inquiets d’une telle prise de risque. Supprimant le relatif parachute de sécurité que constitue un diplôme d’enseignement supérieur, le choix avait été fait d’aller de l’avant, coûte que coûte, et de faire abstraction de ma jeunesse pour réussir là où l’échec existait. La suite confirma ce choix, jamais la poursuite d’un parcours “classique” ne m’aurait apporté ce que ces 4 années d’entrepreneuriat ont permis de découvrir, autant sur le business que sur moi-même.
Si tu pouvais voyager dans le temps et recommencer ton aventure entrepreneuriale avec Animagora, comment t’y prendrais-tu ?
Quelle question complexe, mais à la fois nécessaire lorsque l’on veut faire son propre bilan ! Je conserverais l’audace, la prise de risque et l’idée de base qui consistait à révolutionner le monde de la garde d’animaux sur le marché français à horizon 5 ans. A l’inverse, je re-toucherais:
La dimension stratégique, en prenant 6 mois de Beta avant le lancement, afin de mieux comprendre les attentes des consommateurs, leurs problématiques, les “best pratices” et surtout les freins d’un marché pour lesquels, par manque de prise de recul, je n’en avais identifiés qu’une infime partie.
Le côté management, en créant une plus grande proximité avec les collaborateurs de la société, visant à créer une communauté d’hommes et femmes aussi innovants qu’ouverts d’esprit.
Ainsi que le marketing, en jouant la carte relation presse plus professionnellement et percutant que cela n’a été fait. Le but ? Créer une totale révolution dans un secteur qui était au bord du gouffre, aussi vieillissant, hors d’âge que recroquevillé sur lui même.
Et quid de ta localisation géographique ?
Le monde est aussi vaste que mon lieu d’habitation le sera. Mon nouveau projet professionnel s’écrira à l’international, générant l’opportunité de vivre autour d’un monde aussi magique que différent. Une vie nomade offrant un changement de vie aussi radical que hors normes, mais un entrepreneur n’est-il pas avant tout un homme d’audace ? Mon intime conviction me dit que oui.
J’imagine que tu ne prends pas ta retraite (ça ferait long pour un hyper-actif comme toi). Peux-tu nous donner quelques indices sur ce à quoi ressemblera ton futur projet ?
Retraite ? Mot inconnu dans mon vocabulaire . Désolé mais brandir une pancarte 60, 65 ou 70 ans est exclus de ma “façon de vivre”. Hyper-actif et fier de l’être, ma vie s’articule autour de cette si belle citation qui permet de sur-vivre ses journées, avant que la rencontre avec la mort ne vous frappe, “vit chaque instant comme si c’était le dernier”.
Ma vie d’aujourd’hui s’écrit à l’international autour d’un projet proposant un doux mélange de journalisme et d’entrepreneuriat. Yes-You-Do.com est un reportage sur l’entrepreneuriat à travers 33 pays, en 3 ans et autour de 3 mots clefs: Startup, Innovation, Culture. Interviewer les startups de New Delhi à New York pour transmettre l’innovation qui se joue dans le monde, le tout en respectant ces cultures autrement moins uniformes qu’une canette de Coca-Cola.
A très bientôt donc pour présenter ta future aventure !
Ce sera un plaisir que de revenir à travers Pourquoi-Entreprendre.fr, sur ce reportage à propos de l’entrepreneuriat autour du monde que je réalise. En savoir plus ? www.yes-you-do.com
Bonne journée à tous et à bientôt !