Avez-vous vu le film Banlieue 13 de Luc Besson ? Et Babyloan AD avec Vin Diesel ? Rudy Duong a joué dans ces films d’actions remplis de cascades et d’acrobaties. C’est d’ailleurs la spécialité de Rudy car il a pratiqué pendant de longues années le parkour aux côtés de David Belle (acteur principal dans Banlieu 13).
Mais aujourd’hui Rudy Duong a fait évoluer sa carrière en créant son entreprise : Traceur, une entreprise de vêtements de sport particulièrement adaptés à la pratique du Parkour. Il partage avec nous aujourd’hui dans cette interview sa nouvelle aventure remplie d’obstacles.
Rudy Duong, un grand pratiquant de Parkour
Le parkour est une discipline acrobatique très impressionnante. Voici une définition plus claire à ce sujet :
“Le parkour (abrégé PK) ou art du déplacement (abrégé ADD) est une activité physique qui vise un déplacement libre et efficace dans tous types d’environnements, en particulier hors des voies de passage préétablies. Ainsi les éléments du milieu urbain ou rural se transforment en obstacles franchis grâce à la course, au saut, à l’escalade, au déplacement en équilibre, à la quadrupédie, etc” (source Wikipedia).
Comme des images valent mille mots, voici une vidéo de Rudy Duong en action :
[youtube id=”vhyr5-WJboY” width=”700″ height=”450″]
Vous verrez en quoi cette discipline lui a permis de développer toutes les soft skills nécessaires à la création et à la gestion de son entreprise.
Alors qu’il pratiquait le parkour depuis l’âge de 15 ans, jusqu’à atteindre un niveau professionnel, Rudy décida de faire évoluer sa carrière en créant son entreprise qui mêlera sa passion pour le parkour, son envie de faire du graphisme et son désir brûlant de créer.
De sportif et acteur à entrepreneur
C’est au Salon des Entrepreneurs 2014 à Paris que j’ai rencontré Rudy. Il répondait à une interview pour la CCI Ile de France juste après moi. Voici son interview vidéo :
[youtube id=”y4HJ546oT_g” width=”700″ height=”450″]
Il a aussi été interviewé sur Widoobiz :
[youtube id=”LXGLJbYJ8ng” width=”700″ height=”450″]
Aujourd’hui sa pratique du parkour est devenue une activité pour l’entretien physique et mental et pour le plaisir. Sa pratique a donc évolué pour ne plus être orienté performance.
Traceur.com est donc lancé depuis juillet 2012, même si comme vous le lirez, son idée date de bien plus longtemps que cela.
La création d’entreprise ressemble beaucoup au parkour : c’est un parcours rempli d’obstacles !
Rudy a pu identifier 3 grands obstacles (ou difficultés) dans son parcours entrepreneurial :
– la création du produit
– la création de la société
– la communication (se faire connaître)
La création du produit a été une aventure à part entière. Etant donné qu’il n’avait pas d’expérience dans le monde du textile, il découvrit toute la complexité de la création d’un vêtement, même le plus élémentaire possible, le tee-shirt. Pour créer son premier tee-shirt, il dû passer par 7 fournisseurs différents, chacun spécialisé dans une tache en particulier : un fournisseur pour coudre, un fournisseur pour imprimer, un fournisseur pour l’étiquette, un autre pour l’emballage… Un vrai système logistique qui lui a donné du fil à retordre (et lui a donc permis de développer ses soft skills pensée systémique et persévérance).
Une fois ses premiers produits créés, il s’est attaqué à la création de la société. Voici comment il a procédé :
En 2007, il avait l’idée et le concept de Traceur. Il décida lors de déposer la marque Traceur début 2008 et de créer un statut autoentrepreneur afin d’avoir un numéro de SIRET pour participer aux salons professionnels et rencontrer de potentiels fournisseurs et partenaires. Une fois prêt à commercialiser ses premiers produits en juillet 2012, il crée la SARL et se lance dans le grand bain. Cependant, il s’est rendu compte à quel point la paperasserie et les lourdeurs administratives peuvent ralentir le coeur de son activité : la création, la vente, la communication, … Mais une fois l’entreprise créée, il se dit qu’il pourra souffler car le plus dur est fait.
Mais chaque obstacle en cache un autre ! Car non, les défis (c’est plus agréable de désigner les difficultés de cette manière) continuent avec “se faire connaître“. Car si l’entreprise Traceur est créée, il faut maintenant vendre et pour vendre il faut se faire connaître. Si Rudy Duong avait l’avantage d’être le seul sur le marché des vêtements pour les pratiquants de parkour (ce qui a attiré la presse comme Le Parisien, etc.), il fallait toucher un autre public, plus large. Aujourd’hui Traceur a des clients en France, en Indonésie, aux Etats-Unis, en Allemagne, en Corée, en Suisse, au Portugal… et pas uniquement des pratiquants de parkour. Ses vêtements de sport sont même référencés dans le prestigieux magasin parisien “Colette“.
Entreprendre est difficile, surtout lorsqu’on est seul. Rudy en a pris conscience mais est d’accord avec moi sur le fait que ces difficultés sont autant d’opportunités de progresser en développant ses soft skills.
C’est la passion qui fait tenir Rudy Duong dans la difficulté d’entreprendre
S’il n’était pas passionné par ce qu’il faisait, il me confit qu’il aurait abandonné. Car se battre tous les jours en faisant constamment face à des imprévus et à des problèmes est épuisant et décourageant. Mais en se rappelant “pourquoi” il le fait (pour sa passion de créer, pour sa passion du parkour,…), il retrouve l’énergie pour avancer. C’est en mixant ses passions à travers son projet qu’il s’assure de ne pas abandonner et de persévérer.
Les hard skills et les soft skills qu’il utilise au quotidien
Rudy Duong est très sensible aux soft skills. Il se rend compte à quel point la pratique du parkour lui a apporté en :
- rigueur (pour les entrainements quotidiens)
- persévérance (pour continuer d’avancer malgré les difficultés)
- créativité (inventer de nouvelles figures)
- résistance (face au stress et à la fatigue)
Toutes ces soft skills lui sont utiles dans son quotidien d’entrepreneur. Je suis sûr que vous aussi vous utilisez beaucoup de soft skills également dans votre quotidien. C’est d’ailleurs selon moi ces compétences qui font la différences en entrepreneuriat car elles reposent sur les ressources internes de l’entrepreneur, celles qu’il est sûr de pouvoir mobiliser pour réussir. C’est pour cette raison que les coachings que je propose reposent sur les soft skills.
Bien entendu, des soft skills bien développées ne suffisent pas pour entreprendre. C’est pour cela que Rudy s’est formé au graphisme pour pouvoir créer ses produits et sa marque. De même, il a du apprendre à tout faire tout seul pour réaliser les tâches suivantes :
- la gestion administrative de son entreprise
- la préparation et l’expédition des colis
- créer des produits
- suivre les produits
- gérer son stock
- faire des inventaires
- avoir une démarche commerciale
- gérer sa communication
- animer les réseaux sociaux
- entretenir son catalogue produit
Mais du fait qu’il fait tout tout seul, il a souvent l’impression qu’il fait tout sauf ce qu’il aime (et le plus important), créer des produits.
Réfléchissez bien avant de vous lancer
S’il faut savoir se lancer, il faut également bien réfléchir à pourquoi et comment le faire. Cependant, n’attendez pas d’être totalement prêt pour faire le grand saut car on n’est jamais finalement prêt à 100%.
2 réponses sur « Rudy Duong : d’acteur de films d’action à entrepreneur avec Traceur »
Une réflexion intéressante à mener sur la corrélation entre le sport de haut niveau et l’entrepreneuriat. Quelles sont les qualités nécessaires dans les deux cas? Sont-elles uniquement innées ou se développement-t-elles avec la pratique?