Les propos de cette interview avec Hélène Bonhomme ont été recueillis par Morgane Hornsperger, pour Soft Skills Magazine.
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« Il faut donc partir de soi et de sa capacité à se faire confiance et à oser se lancer »
Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Je suis Hélène Bonhomme, 33 ans et je suis mariée avec David depuis 8 ans. Nous avons 3 enfants, des jumeaux de 7 ans et une petite fille d’un an.
Mon histoire professionnelle est liée à mon histoire personnelle.
Vers les 2 ans de nos jumeaux, j’ai commencé à avoir beaucoup de mal à passer au travers de mes journées, je comptais les heures. J’étais épuisée, j’ai mis du temps à comprendre que je faisais un burn out maternel.
J’étais victime du perfectionnisme.
J’ai énormément travaillé sur moi, j’ai ouvert un blog appelé Fabuleuse au foyer » en 2014.
Aujourd’hui, guider des jeunes mamans à trouver leur place est mon objectif principal. J’ai créé le programme et la communauté en ligne que j’aurai voulu avoir à la naissance de mes jumeaux.
L’idée n’est pas de dire aux mamans comment être des super mamans mais plutôt de leur dire comment prendre soin d’elles pour devenir de super mamans.
Est-ce possible d’être aujourd’hui une entreprise lucrative, éthique et bienveillante à la fois ?
Je pense que oui.
Aujourd’hui les Fabuleuses c’est 15 000 visiteuses uniques par mois sur le site, 60 000 personnes qui reçoivent quotidiennement un mail matinal. C’est aussi 3 promotions de villageoises.
Mais également une équipe de 8 salariés à plein temps. Actuellement c’est un défi pour moi, qui me retrouve à gérer cette entreprise qui grandit de plus en plus.
Je dois en permanence faire des choix, des virages, prendre des décisions, dire non.
Aujourd’hui je donne énormément de contenu gratuit sur mon site mais si je ne proposais pas un programme payant, je ne pourrais pas financièrement en vivre ni mes salariés.
Mais aussi en termes de temps, je n’aurais pas assez d’heures dans ma journée pour le faire.
Je suis aujourd’hui persuadée que mon travail rend service aux gens et donc tous le monde s’y retrouve. Nous recevons chaque jour des mails de remerciement et c’est aussi le plus beau des cadeaux. Notre travail a du sens.
Comment fais-tu pour progresser dans ton métier chaque jour ?
Je progresse grâce au feedback. Aujourd’hui sur internet n’importe qui peut te donner son avis sur ce que tu penses ou fait et ce n’est pas toujours constructif. Il est important de faire la part des choses entre un feedback qui vaut la peine d’être écouté et un autre qui va nous permettre de progresser.
« Qui n’avance pas recule. »
Il y a plusieurs types de feedbacks négatifs :
– Le décourageant
– Le jaloux
– Celui qui est découragé de sa propre vie
Il faut faire le tri.
Bréné Brown utilise la métaphore de l’arène dans « Le pouvoir de la vulnérabilité ».
« Les seules personnes dont j’accepte de recevoir du feedback sont celles qui mangent le sable avec moi dans l’arène. Celles, qui sont assises dans les gradins et qui lancent des tomates, ne m’intéressent pas. »
Elle nous invite à prendre un minuscule bout de papier de 3cm sur 3 et y inscrire le nom des personnes dont on souhaite et accepte du feedback. Cela permettra de choisir les personnes qui seront comme nous dans l’arène.
Il faut être capable de se boucher les oreilles lorsque c’est nécessaire. Ces commentaires négatifs nous empêchent d’avancer. Il faut savoir rester humble en lisant les commentaires des personnes qui en valent la peine, celles qui ont leurs noms inscrits sur le bout de papier.
Quelles sont les ressources qui t’ont aidé à rebondir après un échec ?
On ne peut pas échouer, on ne peut qu’apprendre et grandir. Cela demande de l’humilité.
Lorsque l’on est confronté à une difficulté il est possible de douter, d’ y aller ou renoncer.
Avec mon mari David, on fait une liste de toutes les choses négatives qui peuvent se passer dans le pire des cas. Et bien souvent on en arrive à se dire que dans le scénario le plus défavorable possible, le pire évènement serait d’avoir honte. Avec David nous sommes prêts à assumer cette honte.
Nos blocages véritables sont souvent dans le regard que les autres pourraient avoir sur nous.
C’est comme un nuage noir mais je peux le traverser. Cela s’appelle la vulnérabilité.
Comment gérez-vous cette relation couple et associé avec David ?
Au démarrage nous travaillions tous les deux à la maison en plus en tant qu’entrepreneurs. Notre couple s’est bâti sur des collaborations autour de projets. C’est un des piliers de notre relation.
Il faut mettre des règles pour séparer les choses et même si nous n’y arrivons pas encore à 100%, nous progressons. Échanger sur nos projets nous fait aussi vibrer. David a toujours des tonnes d’idées et je suis aussi là pour le freiner un peu. Je ne le conseille pas à tous les couples.
Il est important de contenir son flow, de le connaitre, de le maitriser pour garder une bonne hygiène de vie et ne pas aller au burn out. Le flow, c’est quelque chose de joyeux qu’il faut conserver. Il faut trouver un équilibre.
David aime utiliser cette image : ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre.
Ainsi on arrive à ou au contraire un vrai oui. dire non
A propos d’Hélène Bonhomme
Hélène Bonhomme a vu sa vie emportée par un véritable tsunami de biberons, de couches et de questions existentielles à la naissance de ces deux jumeaux en 2012. Fondatrice du blog fabuleusesaufoyer.com elle est chef de file d’un mouvement de mamans nouvelle génération et incite les mamans à oser la bienveillance envers elles-mêmes.
