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Marie Grange est une globe trotteuse. En adoptant l’état d’esprit d’entreprendre, elle a pu réaliser son rêve et relever ses défis : interviewer des entrepreneurs du monde entier. C’est ainsi qu’elle a lancé l’initiative Entrepreneurship World Tour.
Voici son interview ! Merci pour ses réponses motivantes et enthousiastes et bonne lecture à tous !
– Pouvez-vous vous présenter ?
Originaire de Haute-Loire, j’ai un parcours assez classique : bac scientifique, classe prépa puis Grenoble École de Management (GEM). N’ayant jamais su ce que je voulais faire, j’ai toujours choisi la voie la plus généraliste. J’aime dire que j’ai fait la plus petite (dernière) prépa de France, juste parce que j’y aimais l’état d’esprit.
Pendant mes études, j’ai toujours aimé participer à des projets, construire quelque chose de nouveau (ndlr : Présidente du BDA de GEM), mais je n’arrivais pas à affiner mon projet professionnel. J’étais très curieuse et aimais toucher à tout afin de comprendre les choses dans leur ensemble. J’ai donc toujours eu beaucoup de mal à me spécialiser. C’est pour cette raison que j’ai conclu mes études par un programme basé sur l’expérience terrain : un Master Spécialisé Entrepreneur. C’est grâce à ce Master que j’ai pu développer mon projet professionnel.
Le projet initial était de rencontrer des TPE et PME françaises à l’étranger pour leur proposer des missions avec des étudiants du Master Entrepreneur. L’objectif était double : aider les entrepreneurs français à l’étranger en leur proposant des ressources adaptées à leurs problématiques de développement, et pour les étudiants, une super occasion de vivre une expérience entrepreneuriale à l’étranger. J’avais également un rôle avec l’association des diplômés de GEM. En chiffres, voilà ce que j’ai fait : 11 mois, 15 pays, 33 villes.
– Pourquoi avoir réalisé une telle initiative ?
J’ai commencé à travailler sur ce projet dans un cadre pédagogique pendant mon Master Entrepreneurs. Nous étions trois étudiantes, et avons hérité d’un projet international, qui s’est avéré en fait être très complexe. A tel point que lorsque nous avons enfin pu trouver des solutions, et que nous avons validé le projet avec tous les acteurs impliqués, nous étions déjà arrivées à la fin de l’année scolaire. Il était donc temps d’aller trouver un “vrai boulot”. C’est ce qu’ont fait les deux étudiantes. Pour ma part, je ne savais toujours pas ce que je voulais faire professionnellement. J’avais ce projet entre les mains, ce projet dans lequel je croyais très fort, pour lequel j’avais passé des nuits blanches et m’étais creusée la tête pour trouver des solutions malgré les difficultés. Et quand je les avais enfin trouvées, il « fallait » s’arrêter là car l’année était finie ? Impossible ! Je tenais absolument à aller au bout de la démarche, pour voir si le projet pouvait fonctionner ! J’y croyais tellement, je voulais vérifier. Et puis, je n’avais rien à perdre. J’ai donc commencé mes recherches d’entreprises françaises implantées à l’international pour leur proposer les missions étudiantes. Je me suis vite heurtée aux difficultés de saisir des contacts en France, d’obtenir des rendez-vous, et aux encouragements du type “ça ne marchera jamais” ou encore “rappelez-nous l’année prochaine si le projet fonctionne”. Du coup j’ai décidé de partir directement sur place pour rencontrer les entreprises. Dès mon arrivée aux Etats-Unis, j’ai trouvé des gens extrêmement réceptifs ! Et je n’ai pas eu de mal à rencontrer les entrepreneurs, la logique réseau fonctionnait très bien. Face à l’enthousiasme, et au constat que mon projet répondait à un réel besoin, j’ai décidé de continuer dans d’autres pays. Au final j’ai rencontré plus de 200 entrepreneurs et 150 responsables d’organismes.
– Qu’est ce que cela vous a apporté et quelle a été la valeur apportée de ce projet ?
Ce projet m’a apporté le plus important pour moi à l’époque, la réponse à la question: « qu’est ce que je vais faire à la sortie de l’Ecole ? » Par cette initiative, j’ai pu déterminer ce qui me plaisait vraiment, à tel point que j’ai décidé d’en créer une entreprise, alors que ce n’était pas du tout prévu.
De plus, le voyage en soit a été une expérience formidable. Jamais je ne me serais crue capable de voyager seule pendant autant de temps, dans de tels pays, en me sentant aussi bien. Le projet me mettait dans une dynamique absolument incroyable, et je me nourrissais de toutes ces rencontres, des aventures, de ces gens passionnants qui alimentaient au quotidien mon envie d’entreprendre. Je me disais dans ces moments-là que j’avais une dose d’optimisme pour au moins 5 ans !
– Avez-vous appris des choses (savoir, savoir-faire ou savoir être) qui pourraient être utiles aux entrepreneurs ? Avez-vous des conseils à partager de cette expérience ?
J’ai appris énormément. Et avec le recul, je me rends compte à quel point c’est vrai. Le plus grand apprentissage c’est “pourquoi pas moi ? », et le constat que, quand on croit en son projet, plus rien ne peut nous arrêter. J’ai entendu cela dans la bouche de tous les entrepreneurs. Mais il faut aussi travailler dur et s’accrocher.
J’ai aussi pris conscience qu’il ne faut jamais croire que l’on n’est pas fait pour quelque chose. Le fameux « ne jamais dire jamais ». Faire un tour du monde, et seule en plus, c’était absolument impensable, il y seulement 2 ans de ça ! Il faut essayer plusieurs choses avant de savoir ce qui nous plait, il faut tester, sortir de notre zone de confort, et vivre des expériences différentes qui finalement nous apportent beaucoup. Profiter d’être jeune pour découvrir le monde est je pense essentiel.
Pour ce qui est de l’entrepreneuriat, c’est un peu tôt pour donner des conseils, je démarre juste. En revanche, j’ai rencontré beaucoup d’entrepreneurs qui eux ont partagé un certain nombre de conseils avec moi. Les deux que je retiens sont « de travailler dur », et « si votre projet est bien ficelé, et que vous y croyez à fond, il n’y a aucune raison pour que ça ne marche pas, alors foncez ! ».
Ce que je retiens, c’est que tout le monde a sa chance, tout le monde peut faire quelque chose, même quand on a le sentiment de n’avoir aucun moyen. Réfléchissez à ce que vous aimez vraiment, à toutes les ressources que vous avez autour de vous et dont vous ne vous rendez pas toujours compte, et regardez ce que vous pouvez faire avec ça !
On se décourage souvent en se disant qu’on n’a pas d’idée ou qu’elle n’est pas terrible. J’étais moi-même dans cette situation. Je crois maintenant qu’il n’existe pas d’idée révolutionnaire. Les idées viennent en avançant, pas en attendant, donc créez vous des opportunités, rencontrez des gens, participez à des projets, et un jour, comme tout le monde, vous trouverez un projet dans lequel vous croyez très fort, et vous franchirez le pas, tout naturellement… N’ayez pas peur d’entreprendre, c’est une formidable aventure, et tous les entrepreneurs rencontrés m’ont confirmé que ce n’est pas le résultat qui compte, c’est la démarche pour y arriver, et c’est justement dans cette démarche que vous vivrez une expérience professionnelle exceptionnelle.
Petite citation : « Ne demandez pas votre chemin à quelqu’un qui sait, vous risqueriez de ne pas vous égarer ».
– Qu’est ce que l’esprit d’entreprendre pour vous ?
Pour moi l’esprit d’entreprendre c’est penser différemment, car c’est ce qui permet de créer quelque chose qui n’existe pas, de voir quelque chose que les autres n’ont pas vu, de croire très fort en cette idée, et se donner tous les moyens pour la réaliser malgré les “c’est impossible!”, en étant prêt, bien évidemment, à en assumer les risques.
Il est essentiel que l’entrepreneur prenne du plaisir dans cette aventure, parce que des embûches, il y en aura. L’entrepreneuriat est un “éternel recommencement”, et il faut être prêt.
– Quels sont vos projets pour l’avenir ?
Je suis en train de créer mon entreprise suite à ce projet. L’idée est de permettre à tous les étudiants et jeunes diplômés qui sont intéressés par l’entrepreneuriat, mais qui ne sont pas encore prêts, de vivre une expérience sur le terrain auprès d’un entrepreneur, qui plus est à l’international. Les étudiants et jeunes diplômés doivent être dans la peau de l’entrepreneur, et participer à de vrais projets entrepreneuriaux, pour gagner en expérience et déterminer si ce métier leur plait ou non. Pour les entreprises, avoir des « apprentis entrepreneurs » compétents est un véritable atout. J’appelle cela des « missions entrepreneuriales ». Je m’appuie sur mon réseau international, que j’anime et continue de développer.
Mais faire seulement du service ne me satisfera jamais complètement. J’ai pu me rendre compte à quel point on peut écouter des conseils, des histoires, et avoir l’impression que l’on a compris l’entrepreneur et l’entrepreneuriat. Or, on peut tout nous raconter, mais rien ne remplace le fait de vivre l’expérience. Je souhaite développer cette activité parce que je me suis rendue compte que l’idée des « missions entrepreneuriales » avait beaucoup de potentiel et répondait à un vrai besoin. Mais même si c’est énormément de travail, pour moi créer une entreprise pour faire ce service n’est pas suffisant. Je travaille en parallèle pour une petite industrie française qui souhaite s’implanter à l’étranger. C’est en découvrant l’industrie que je me suis rendue compte à quel point quand on est à l’intérieur, tout est bien différent… et que le service et la production sont deux mondes. Dans quelques mois, j’irai développer une filiale à l’étrangerpour cette entreprise, et je sais que vivre une telle expérience sur le terrain sera déterminante et extrêmement enrichissante, et changera très certainement ma vision de l’entrepreneuriat.
Voici une de ses interviews en vidéo :
[youtube id=”xJN0pjoMZqM” width=”600″ height=”350″]
4 réponses sur « Marie GRANGE : une entrepreneure passionnée qui réalise son rêve par l’entrepreneuriat »
Salut Marie,
Intéressant ton parcours.
J’ai une idée pour toi et je pense que ça pourrait également marcher. Quand un entrepreneur se lance pour créer une start up, son premier réflexe est de voir ce qui marche à l’étranger (notamment aux Etats-Unis) et implanter le même concept en France en l’adaptant.
C’est d’ailleurs ce que font les frères Samwer (rocket internet); ils sont à l’origine de Zalando, citydeal etc…
Comme tu parcours le monde avec des étudiants entrepreneurs, l’idée serait que tu recenses tous les concepts de start up qui ont connu un succés fulgurant à leur lancement. Puis proposer aux entrepreneurs français, de leurs ouvrir cette base de donnée; et leurs proposer une méthode pour adapter le concept en france.
A+
Mathieu
Salut Marie,
Intéressant ton parcours.
J’ai une idée pour toi et je pense que ça pourrait également marcher. Quand un entrepreneur se lance pour créer une start up, son premier réflexe est de voir ce qui marche à l’étranger (notamment aux Etats-Unis) et implanter le même concept en France en l’adaptant.
C’est d’ailleurs ce que font les frères Samwer (rocket internet); ils sont à l’origine de Zalando, citydeal etc…
Comme tu parcours le monde avec des étudiants entrepreneurs, l’idée serait que tu recenses tous les concepts de start up qui ont connu un succés fulgurant à leur lancement. Puis proposer aux entrepreneurs français, de leurs ouvrir cette base de donnée; et leurs proposer une méthode pour adapter le concept en france.
A+
Mathieu
Ce qui me gêne dans tous ces exemples, c’est que ce sont des gens d’un haut niveau d’études pour la plupart, et qui veulent lancer leur entreprise.
Moi je me suis lancée “au petit bonheur” avec les moyens de bord, et ça ne décolle pas…mais où trouver l’info pour analyser ce qui ne va pas ou qui manque à ma Boutique web pour qu’elle décolle et cartonne!!!
http://www.etsy.com/shop/IrokoElegance?ref=search_shop_redirect
bonjour,
sur Pourquoi Entreprendre, vous pouvez trouver tout types de profils et de parcours.
Que ce soit des personnes issues d’études supérieures que d’autres personnes n’ayant que le BAC.
Par exemple, voici quelques profils d’entrepreneurs “sans diplômes” et qui ont réussi :
Olivier Roland : http://www.pourquoi-entreprendre.fr/2010/11/08/interview-dolivier-roland-entrepreneur-et-blogueur-professionnel-avec-des-livres-pour-changer-de-vie
Michel Meunier : http://www.pourquoi-entreprendre.fr/2012/04/26/interview-video-michel-meunier-lentrepreneuriat-citoyen-avec-le-cjd/